DOPAGE SPORTIF
Transfusions sanguines
Dans les années 70, certains sportifs, notamment ceux dans les domaines de l’athlétisme, de l’endurance ou du cyclisme, utilisaient la technique de transfusion sanguine. Depuis 1988, date de la commercialisation de l’EPO recombinante, ces derniers stoppent cette pratique et se tournent davantage vers ce produit. Mais depuis les années 2000, un test permet de détecter dans les urines les différentes EPO recombinantes, ce qui les a poussés à se rediriger vers les bonnes vieilles méthodes. Intéressons nous davantage à celles-ci.
C'est quoi ?
Il existe deux formes de dopage sanguin par transfusion :
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Les transfusions autologues : Le dopage sanguin autologue, c’est la transfusion de ses propres globules rouges, conservé (réfrigéré ou congelé) pendant quelques jours à plusieurs mois.
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Les transfusions homologues : Le dopage sanguin homologue, c’est la transfusion de sang pris sur une autre personne du même groupe sanguin
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Depuis des dizaines d’années, le dopage sanguin est la pratique privilégiée des sportifs qui manipulent leur sang pour augmenter le taux de globules rouges et donc de transport dans le sang et ainsi que la quantité d’oxygène délivrée au tissus.
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Comment ça marche?
Comprenons tout d’abord le fonctionnement d’un muscle :
Un muscle est constitué de milliers de cellules de forme allongée : les fibres musculaires. Elles sont regroupées en paquets (comme les fils dans un cable). Lors de l’observation d’un fibre musculaire au microscope, on aperçoit des filaments minuscules : c’est dans ces dernières que les contractions musculaires prennent naissance. Deux protéines spécialisées y sont présentes : elles ont la capacité de se contracter et de se relacher : c’est l'actine et la myosine.
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En se contractant ou se relâchant, les fibres musculaires « glissent » les unes sur les autres et font ainsi bouger le muscle. Mais pour entreprendre cette action, elles ont besoin d'une « bougie d'allumage ». Cependant, une seule « marque » de « bougie » fonctionne dans nos cellules musculaires : adénosine triphosphate ou ATP.
Comment ca marche ?
Comprenons à présent le fonctionnement d’une transfusion sanguine :
Au début d’un effort physique, les besoins des muscles en oxygène montent en flèche jusqu'à atteindre VO2 max. Pour combler ce manque, les sportifs ont recours aux transfusions sanguines.
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Dans la transfusion autologue :
Du sang est prélevé sur l’athlète. Pour compenser cette perte, la mœlle osseuse produit plus de globules rouges. Le sang prélevé est stocké avec beaucoup de précautions(mentionnées plus bas) et est réinjecté le moment venu, ce qui augmente instantanément le nombre de globules rouges. Ces derniers sont responsables de transporter l’oxygène vers les muscles. S’il y a plus de globules rouges, il y a donc plus d’oxygène transporté vers les muscles : VO2 max augmente et les muscles sont plus oxygénés, donc plus performants.
Une fois le sang prélevé, on retire le plasma. Pour cela le sang est passé dans une centrifugeuse : il ne reste donc que les globules rouges qui sont réinjectés au sportif sous la forme de « purée » (le plasma étant enlevé). Mais lors de cette action, l’hématocrite augmente environ de 10% et son niveau est surveillé. C’est pour cela que l’on réinjecte un peu de plasma à l’athlète pour maintenir le volume sanguin.
A la différence de l’EPO de synthèse, qui augmente progressivement le nombre de globules rouges, cette technique provoque une augmentation immédiate.

Même si l’autotransfusion est indétectable, il y a un problème : le prélèvement entraine une période d’anémie, qui pose problème à la poursuite de bonnes conditions d’entrainement (fatigue…)
C’est pourquoi la transfusion homologue est favorisée.
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Dans la transfusion homologue :
Les deux types de transfusions ont le même effet sur le corps, celui d’augmenter l’oxygénation des muscles. Le procédé est le même, administrer des globules rouges en plus de ceux déjà produits, mais ces deux techniques diffèrent dans leur manière de procéder.
De l’EPO est administré au donneur (de même groupe sanguin que le sportif), avant que son sang ne lui soit prélevé pour augmenter le taux des globules rouges. Ce sang riche est ensuite réinjecté au sportif au bon moment.
Pour comprendre comment les globules rouges transportent le dioxygène aux muscles, rendez vous dans la partie "comment ça marche" l'EPO
Les risques
La transfusion sanguine, homologue ou autologue, est dangereuse !
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Le sang a des conditions de conservation très strictes (durée de conservation du sang courte, sang prélevé en milieu stérile, conservé à environ 4 degrés, globules rouges congelés conservés à très basse température) Si elles ne sont pas respectées, c’est l’infection ! Exemple du cycliste espagnol JESUS MANZANO, en 2003.
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Le sang du donneur peut contenir un virus qui peut être transmis pendant la transfusion
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Les transfusions sanguines entrainent les mêmes risques que l’EPO : le sang trop riche en globules rouges s’épaissit et peut boucher des artères ce qui entrainerait une thrombose, une crise cardique, une embolie pulmonaire ou cérébrale… Pour comprendre comment ces maladies sont engendrées, rendez vous dans "les risques" de l'EPO